Somnambulisme

10 Jan 2023 | Bébé

 
 

La plupart des parasomnies surviennent presque exclusivement dans l’enfance et ne sont pathologiques, au cours de cette période, que si elles se répètent fréquemment. Ce lien privilégié dépend de certaines caractéristiques ontogénétiques du sommeil : importance du sommeil lent profond entre la première et la dixième année, immaturité des transitions d’un état de vigilance à un autre, immaturité de certaines fonctions, comme celle du contrôle vésical dans le cas de l’énurésie.

 

Forme typique

 

Le somnambulisme dans sa forme simple est une manifestation très fréquente : pour Kales, 15 % des enfants de 1 à 15 ans ont fait au moins un accès de somnambulisme , 40 % dans la statistique de Klackenberg qui concerne des enfants de 6 à 16 ans. En fait, entre 1 et 6 % des enfants sont réellement somnambules, faisant plusieurs épisodes par mois. Le somnambulisme est plus fréquent chez les garçons, il débute vers l’âge de 4 ans, disparaît après la puberté.

 

L’anamnèse recherchera des antécédents familiaux de somnambulisme, présents dans 60 à 80 % des cas et une association avec d’autres parasomnies : énurésie, terreurs nocturnes, somniloquie. Elle recherchera une éventuelle association avec des migraines, puisqu’il existe, pour Barabas, un lien étroit entre migraine et somnambulisme. Le somnambulisme a aussi été associé, par cet auteur, à la maladie de Gilles de la Tourette

 

Forme à risque

 

De Villard décrit des somnambulismes à risque lorsque :

 

– les accès sont très fréquents (plus de 2 à 3 par semaine);

 

– les antécédents familiaux de somnambulisme sont importants;

 

– la durée des accès dépasse 10 mn;

 

– l’enfant réalise des activités dangereuses au cours de sa déambulation. Le risque de défenestration (syndrome d’Elpenor) reste rare, même dans cette forme.

 

Il décrit aussi une forme de somnambulisme un peu particulière, le somnambulisme terreur, qui associe une déambulation violente à une terreur nocturne avec hurlement; cette forme de somnambulisme a été décrite chez des filles et des garçons; le risque de défenestration est, chez ces enfants, deux fois plus important. Il apparaît à un âge différent, plus précoce – avant 6 ans -, ou alors, plus tardif – après 10 ans. Les accès se répètent plusieurs fois dans la nuit, peuvent survenir très tôt après l’endormissement, et – surtout, peuvent persister après la puberté. Ces enfants ont plus de problèmes psychologiques. Cette forme de somnambulisme pose des problèmes de nosologie dont nous reparlerons à propos des états confusionnels nocturnes décrits par Pedley .

 

Les accès de somnambulisme, et en particulier ceux du somnambulisme à risque, devront être différenciés des états confusionnels observés en seconde partie de nuit chez les enfants apnéiques, d’une ivresse du réveil chez un enfant hypersomniaque, d’une crise partielle complexe.